Interventions de Dominique Trichet-Allaire

Séance plénière du Conseil départemental des Hauts-de-Seine du 14 octobre 2022

INTERNATIONAL – Coopération internationale – Mandat spécial Arménie – Octobre novembre 2022

Je me permets d’intervenir, au nom de notre groupe Les Ecologistes & Socialistes, à l’occasion de cette délibération, pour souligner le drame qui est en train de se jouer dans le Haut Karabagh et sur d’autres territoires arméniens frontaliers avec l’Azerbaidjan. Des troupes azéries sont massées et prêtes à en découdre à l’Est et à l’Ouest et des troupes turques se regroupent également à la frontière.  

Près de 700 000 français partageant les mêmes origines arméniennes ne comprennent plus le silence assourdissant sur cette question, pourtant au cœur des sujets d’identité nationale et européenne face à des visées expansionnistes de toute sorte.  

La Russie étant hors-jeu (le portrait de Poutine “le protecteur” n’est plus arboré comme de coutume dans certaines villes ou certaines rues) et l’Europe occupée à bien autre chose (et sa capacité d’intervention, hors humanitaire, serait de toute façon très limitée), Erdogan profite de son statut d’arbitre international (avec l’Ukraine) pour jouer sa partie d’échecs morbide.  

L’ironie est d’ailleurs sans précédent puisqu’aujourd’hui, ce sont des centaines de ressortissants Russes qui sont massés à la frontière arménienne, fuyant la mobilisation dans leur pays !  

Les Azéris, agressant la nation arménienne sur son territoire depuis début septembre, avec l’aide d’artillerie lourde, renient et défient les traités de paix et les décisions du Conseil de sécurité.  

Plus de 8000 personnes ont dû fuir le Haut Karabagh arménien et des centaines de maisons sont détruites. Les Azéris ciblent également les ambulances et les journalistes présents.  

Mutilations, crimes de guerre, crimes contre l’humanité…les Azéris semblent ne reculer devant rien, confortés par la situation géopolitique, le soutien sans faille d’Erdogan et les récents appels du pied de l’Europe pour leur gaz. 

Gaz qui, décidément, n’est plus qu’un marqueur mortifère dans le monde entier.  

De fait, des milliers de jeunes Arméniens s’engagent en ce moment même dans les formations paramilitaires pour eux aussi défendre leur pays, se dirigeant, sans autre choix, vers un avenir amputé et une vie brisée. Certains Français d’origine arménienne n’ont pas hésité non plus à se rendre en Arménie, comme en 2020, pour se battre aux cotés des Arméniens.  

Le risque, demain ce n’est ni plus ni moins que l’invasion de l’Arménie et le déplacement (pour rester optimiste) de centaines de milliers de personnes.  

Deux fois en cent ans, ce serait un infernal fardeau à porter pour la communauté internationale !  

Je vous invite à écouter le discours de paix du PM arménien, Nikol Pashynian aux Nations Unies.  

https://www.facebook.com/100007890813306/videos/discours-du-premier-ministre-arménien-nikol-pashinyan-նիկոլ-փաշինյան-à-la-77e-se/429850749035773/

Il est urgent de s’emparer de ce sujet et de déclarer, sans ambages, son soutien à la paix et aux arméniens et sa condamnation de l’agression azéris et du va-t-en guerre, Erdogan.  

Je vous remercie.

COLLEGES – Changement dénomination – Etablissement Suresnes

M. le président, mes cher.es collègues,

Lorsque j’ai lu cette délibération, tout de suite ça m’a fait penser à Florence Foresti. Connaissez-vous le sketch de Florence Foresti ?

Vous savez le sketch où elle imagine le jour en France où on a inventé la dénomination des rues : « alors comment on pourrait faire avec les rues et les avenues ? nous pourrions les dénommer 1er avenue, 2è avenue, 3è avenue, ah non, pouah ! Ça, nous le laissons aux américains. Nous nous allons leur donner des noms de gens célèbres, des hommes illustres. Riche idée et quand il n’y aura plus, on prendra des noms de femmes ? Mais non, on prendra des noms de lieux, puis après des noms de fleurs. »

Non, vous ne le connaissez pas ?

Et bien, nous n’en sommes pas loin avec nos collèges. Sur 98, nous avons 6 noms de femmes, et encore dans les 6 j’ai compté Irène et Frédéric Joliot-Curie. Mais on a 17 noms de lieux, plantes et fruits, 1 nom de mollusque, et de concepts (Paix et République). Quasiment près de 3 fois plus. C’est vexant, c’est très vexant. Mais au-delà d’être vexant, vous le dites vous-même : c’est « important car les dénominations des collèges recèlent une portée symbolique indéniable et peuvent être considérées comme un véritable trait d’union entre l’Histoire de France et la jeunesse. »

Alors quelle histoire le département raconte aux collégiens et collégiennes ? Celle d’une histoire sans femmes ? Mais enfin, vous connaissez pourtant l’importance des femmes illustres dans notre Histoire, dans la résistance, ces femmes d’ailleurs qui supportaient mieux la torture que les hommes. Vous les connaissez, ces femmes, ce sont Simone Segouin, Germaine Tillion, Lucie Aubrac, Charlotte Delbo, Josephine Baker, Berthy Albrecht, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Simone Michel-Levy, Marie Hackin, Marcelle Henry, Émilienne Moreau-Évrard, Laure Diebold…

jepeux continuer encore longtemps comme ça, car elles sont nombreuses. C’est important de raconter leurs histoires qui rencontrent la Grande Histoire !

Seulement 2% des rues françaises portent le nom d’une femme. C’est scandaleux, c’est injuste.

Alors, dorénavant je vous propose pour toutes nouvelles rues, routes, avenues, établissements, ce sont systématiquement des noms de femmes illustres qui soient choisis, afin de rattraper le retard que nous avons.

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