Garantir la qualité de l’enseignement dans les collèges REP des Hauts-de-Seine

Najib Benarafa, conseiller départemental, est à l’initiative d’un vœu proposé au nom du groupe Écologistes et Socialistes lors de la séance publique de 14 avril 2023. Par ce vœu, il enjoint l’ensemble de l’assemblée départementale à demander la révision à la hausse des dotations horaires des collèges en Réseaux d’Education Prioritaire (REP) pour la prochaine rentrée scolaire, ainsi qu’à soutenir la mobilisation des enseignants, collégiens et parents d’élèves en ce sens.

L’histoire se répète, malgré tous les efforts fournis par le département à travers de nombreux dispositifs pour accompagner les collèges et particulièrement les familles les plus en difficulté, le ministère de l’éducation nationale continue à rendre le travail des enseignants de plus en plus compliqué.

Cette année encore plus de 1000 heures en moins de dotations horaires globales ont été retiré au 92 pour les seuls collèges. Sur ces 1000 heures 5 collèges de la commune de Colombes concentrent le quart de ces baisses puisqu’ils se sont vu retirer 247 heures de DHG, alors qu’ils avaient déjà perdu des heures l’an dernier.

Sachant que 3 de ces collèges (Moulin Joly, Jean Baptiste Clément, Marguerite Duras) se situent en Réseau d’éducation Prioritaire, un autre, Gay Lussac n’est pas mieux doté en terme d’indice de position social et le dernier (Paparemborde) tente, tant bien que mal de maintenir une certaine mixité sociale avec des publics très différents.

Comme l’an dernier la baisse de la DHG dans les collèges publics du département touche particulièrement les établissements avec les IPS les plus faibles. Dans le 2° degré, 6 communes du 92 se distinguent avec un indice de positionnement Social inférieur à 100 : Villeneuve-la-Garenne, Bagneux, Gennevilliers (particulièrement touchée aussi), Clichy, Nanterre et Colombes.

La direction académique a beau évoquer une baisse de la démographie, ces baisses de dotation, quand elles touchent spécifiquement les collèges en REP, sont disproportionnées et en décalage avec le nombre attendu d’élèves dans ces établissements.

Dans les faits, c’est l’offre pédagogique de ces collèges qui est remise en cause. Pour ne pas avoir des effectifs à 30 élèves par classe, ce sont des dédoublements en langues ou en sciences pour les travaux pratiques qui vont disparaître, ce sont des options de portugais, de latin ou de grec qui vont être retirés. La garantie de l’égalité des chances est rompue.

Pour se justifier, l’éducation nationale vante les dispositifs « devoirs faits » ou « école ouverte » octroyés pour compenser ces pertes.

Mais les dispositifs d’accompagnement ne servent à rien, si les cours ne sont pas donnés. C’est comme retirer des repas et proposer des compléments alimentaires à la place. Qu’en sera-t-il l’année d’après ? Va-t-on proposer des coupe-faim ?

L’éducation nationale a annoncé qu’elle serait mobilisée à la rentrée scolaire prochaine dans toutes les académies pour construire l’héritage éducatif des jeux olympiques et paralympiques. L’esprit olympique pérennise des valeurs de tolérance, de justice, d’amitié et de paix. Le département est très impliqué dans l’organisation structurelle de nombreuses épreuves et Colombes est une ville qui accueille ces jeux, comme elle l’a fait il y a 100 ans.

Ses enseignants ont besoin de stabilité et d’apaisement. Tout comme les parents d’élèves, déjà durement touchés par l’inflation, qui sont prêts à tous les sacrifices, à condition que leurs enfants aient, dans le futur, une meilleure situation.

Si l’éducation nationale ne se mobilise pas pour les collèges en REP, comment demander aux habitants d’accueillir ces jeux comme une fête ?

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A la suite du ralliement du groupe GCCR et du groupe de la majorité départementale, le voeu suivant a été voté à l’unanimité des membres de l’instance :

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