Assises du RER B à l’Assemblée Nationale : contre l’abandon d’une ligne utilisée par un million de Francilien·nes quotidiennement !
Ce vendredi 27 janvier 2023, à l’invitation de madame la maire de Mitry-Mory, Charlotte Blandiot-Faride, se sont tenues les Assises du RER B, dans la salle Colbert de l’Assemblée Nationale. Une cinquantaine de personnes était venues témoigner des difficultés liées à l’usage de cette importante ligne de RER en Ile-de-France, qui traverse toute la région depuis le Sud-Ouest (Saint-Rémy-les-Chevreuses) jusqu’au Nord-Est (aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy).
Elus locaux, sénateurs, députés et représentants d’associations d’usagers ont pris la parole et débattu ensemble des problématiques rencontrées et des responsabilités dans la situation actuelle. La campagne http://stopgalere.fr/ a notamment réuni 25 maires francilien·nes.
L’ensemble des élu·es du groupe Ecologistes & Socialistes était signataire de la tribune publiée en septembre dernier par la maire de Mitry-Mory, et signée par plus de 80 élu·es, qui demandait aux pouvoirs publics (présidente de la région Ile-de-France, ministre des transports, directeurs de la SNCF et de la RATP) de ne pas abandonner cette ligne et d’engager les travaux nécessaires pour la rendre utilisable dans de bonnes conditions.
Lors de ces Assises, Astrid Brobecker est intervenue en sa qualité de conseillère départementale et de conseillère municipale d’opposition à Fontenay-aux-Roses, et comme utilisatrice régulière elle-même du RER B. Elle a notamment rappelé que pas moins de 600 incidents ont été répertoriés en 2022 sur cette ligne, soit plus d’un incident par jour. La vétusté des rames, les travaux incessants du fait de l’arrivée prochaine du CDG Express, véritable navette pour privilégiés qui empruntera la même ligne que le RER quotidien, le manque d’investissement de la part de la région, les équipes réduites de la maintenance SNCF, la double gestion par la SNCF et par la RATP de la ligne, tous ces éléments concourrent à détérioer au quotidin la qualité de service au quotidien.
Et cela impacte non seulement les travailleuses et les travailleurs obligés d’utiliser cette ligne pour exercer leur profession, mais aussi des employeurs qui renoncent à l’embauche du fait des difficultés de déplacement des candidats, mais aussi la qualité de vie des familles dont les horaires qui rythment la vie quotidienne sont constamment contrariés et en viennent à renoncer à l’accès aux loisirs… Face à ces désagréments, nombreux sont les usagers qui finissent par lâcher le RER et recommencent à utiliser leur voiture personnelle pour se rendre au travail… En cette période de crise énergétique (coût des carburants) et de transition écologique qui devrait au contraire encourager le déploiement et le renforcement des transports en commun et des circulations actives, c’est toute une régression sociale et technologique qui est constatée. Et cela se constate depuis 2015, année de l’élection de Valérie Pécresse à la Région Ile-de-France. A l’époque, le taux de respect des horaires d’arrivée en gare atteignait les 90%, il est aujourd’hui de seulement 85,70% (voire moins de 80% dans certaines portions de la ligne !).
Au-delà des soucis techniques récurrents, c’est bien un sentiment de mépris des responsables (région, Etat, SNCF et RATP) envers les “petites gens” du quotidien qui s’est exprimé lors de ces Assises. Alors que les Jeux Olympiques à Paris en 2024 vont augmenter encore plus le nombre d’usagers de la ligne, il devient urgente de prendre la mesure de la gravité de la situation et d’agir en conséquence, via l’investissement massif dans des transports en commun pour toutes et tous, levier indispensable socialement et pour une transition effective en Ile-de-France.
