Le tramway, oui, mais sans couper cinq hectares de forêt dans les Hauts-de-Seine !

Intervention de Dominique Trichet-Allaire lors de la séance publique du Conseil départemental du 17 décembre 2021, à propos de la convention de financement / phase de réalisation du tramway T10 Antony – Clamart (délibération 21.182). Le groupe Ecologistes & Socialistes s’est abstenu au moment du vote de cette délibération.

Monsieur Le président, chers collègues,

Plan de la ligne du tramway T10 – Infographie tirée du site internet de la ville d’Antony (page publiée en 2016).

Ah, le Tram 10…

Évidemment que notre groupe Ecologistes & Socialistes ne peuvent que réagir sur le dossier. Depuis plus de six ans, nos ami·es ecologistes tirent la sonnette d’alarme, manifestent et alertent sur ce projet : car non, ça ne va pas ! Bien sûr, nous sommes pour les transports en commun, nous avons fait partie de majorités qui ont multiplié par quatre la fréquentation du tramway, mais là, ce projet ne va pas.

Quand on lit dans la note de présentation que ce projet est réalisé « dans les meilleures conditions de respect des milieux naturels, de la faune et de flore », et bien non, ce n’est pas le cas.

Il y a déjà six ans, notre collègue écologiste, Vincent Gazeille, avait dénoncé l’emplacement choisi pour le Site d’Exploitation, de Maintenance et de Remisage, orienté uniquement sur l’option 1 de la zone forestière. Il nous a été répliqué que seule cette parcelle permettait un prolongement ultérieur. Ah bon ? Mais pourquoi ne pas avoir au moins recherché des alternatives à cette implantation comme le préconisait à l’époque, dans son avis du 10 juin 2015, l’Autorité Environnementale, dépendante du Ministère de l’Ecologie, ceci afin de préserver un lieu qualifié d’ « espace boisé à préserver et à valoriser » par le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) ? Ce sont pas moins de cinq hectares qui ont été coupés ! C’est énorme, d’autant plus dans une zone dense urbaine. Savez-vous combien de tonnes de CO2 absorbent cinq hectares de forêt ? 40 à 50 tonnes chaque année.

Alors certes, des arbres ont été plantés, mais plus les arbres sont vieux plus leur capacité d’absorption du CO2 est importante. Et surtout nous avons quand même l’impression d’une mauvaise volonté à trouver une solution alternative.

Alors  non, « les meilleures conditions de respect des milieux naturels, de la faune et de flore » ne sont pas réunies.

Et je l’affirme d’autant plus tranquillement que le projet initial a été modifié pour rajouter ….une voie pour les voitures à Clamart ! Oui, je vous parle bien de troisième voie routière sur la partie du tracé allant du carrefour Beaujard à la place du Garde. Le descriptif du projet admet lui-même des nuisances sonores et des rejets atmosphériques liés à la circulation automobile et affirme (sans le démontrer) que ce passage de deux à trois voies limitera les impacts environnementaux. Par quel miracle… ? Il va quand même falloir expliquer comment, en rajoutant des routes, et donc de la circulation automobile, les “impacts environnementaux” pourraient s’en trouver diminués… Est-ce de la prophétie auto-réalisatrice ?

Cette nouvelle route conduit à un nouveau déboisement du bois de Clamart, qui rétrécit régulièrement au fil des divers projets mis en place, au profit de l’élargissement d’un axe routier. Aujourd’hui, nous souhaiterions savoir où en est ce projet de troisième voie, qui serait le comble.

Alors que nous venons d’adopter le bilan et plan d’action pour limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les Hauts de seine, encore une fois, non, « les meilleures conditions de respect des milieux naturels, de la faune et de flore » ne sont pas réunies dans ce projet !

Les transports en commun oui, le tramway oui, mais on ne doit plus faire des projets comme ça, ce n’est pas possible.

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