Grand âge, dépendance : améliorer les services apportés
Par Chantal Barthélémy-Ruiz, conseillère départementale et maire adjointe de la ville de Colombes
On les a appelés les invisibles (ou les oubliés du Ségur), ce sont les professionnels des services liés aux personnes âgées, aux personnes dépendantes.
Si l’on observe les conditions dans lesquelles les services sont rendus, on constate que les invisibles, ce sont aussi les bénéficiaires, qui ne passent pas au 20 heures, et ne peuvent manifester dans les rues. Remettons – les en lumière !
Le département, au cœur de tous ces dispositifs, (fait beaucoup, mais) pourrait encore nettement améliorer le service rendu.
Maintien à domicile : Le travail est exigeant. Seules 5 communes du département continuent, à travers leur CCAS, de détenir un service dédié, aux côtés d’associations et de sociétés privées. Les rémunérations sont peu attractives, et les services, en particulier lorsqu’ils relèvent des grilles de la fonction publique, rencontrent une difficulté croissante à recruter de bons professionnels. Le département n’est pas responsable de la situation ; mais, à travers son rôle d’organisateur des formations, cédé depuis quelques années à un organisme extérieur, il pourrait participer à une grande campagne de sensibilisation pour trouver des candidats et baisser, voire annuler les contributions demandées à chaque service communal pour adhérer à ce système, « moins performant que lorsque le département s’en occupait en propre, » selon les utilisateurs.
Allocation Perte d’Autonomie : Cette APA est nationale mais sa gestion est départementale. Les bénéficiaires voient le niveau de l’allocation augmenter en fonction de la dégradation de leur état. Pour cela des évaluateurs interviennent pour définir l’état initial puis les modifications. Il y a quelques années, le même évaluateur suivait chaque bénéficiaire, le connaissait, et se déplaçait à son domicile. Aujourd’hui, les évaluateurs ne sont plus dédiés, ils sont dans un pôle, le bénéficiaire est suivi par plusieurs personnes et, pandémie aidant, les évaluations se font même assez souvent par téléphone et avec moins de lien avec les acteurs de terrain qui suivent les personnes au quotidien !
On compte 3 mois pour intégrer une nouvelle personne au dispositif . Comment être en phase dans ces conditions quant aux besoins des personnes âgées ou handicapées et évaluer correctement les besoins au long cours ? Au dire des professionnels dans les communes, « c’était mieux avant »
Un regard attentif des services du département pour garder ce qu’il y avait de mieux dans les process et ajouter des modalités adaptées au nouvel environnement social serait un plus incontestable.
Tribune parue dans Hauts-de-Seine Magazine (mars 2022)