Rapport d’activité 2024 des services du département
Intervention de Dominique Trichet-Allaire lors de la séance du Conseil départemental du 11 avril 2025.
Monsieur le Président, Mes chers collègues,
Comme l’an passé, ce rapport nous renseigne factuellement, et nous permet de suivre l’évolution des activités des services du département, et nous remercions les services pour tout ce travail afin de rendre compte des actions et de la politique de notre département.
Tous les domaines de compétence du Conseil départemental sont évoqués au fil de ces 270 pages, je me contenterai de quelques remarques sur plusieurs points qui nous intéressent particulièrement au sein de notre groupe Écologistes & Socialistes.
Ce rapport commence par la présentation du nouveau schéma unique des solidarités 2024-2028 dont la feuille de route a été adopté il y a 6 mois, il est donc encore un peu trop tôt pour y tirer des enseignements. Mais j’en profite pour alerter sur les enjeux qui nous attendent, alors que nous connaissons un mouvement de précarisation de la population d’une part, et un mouvement de vieillissement d’autre part.
Pour le prochain rapport nous souhaiterons que soient calculées deux autres données :
- Le taux de personnes vivant en situation de privation matérielle et sociale, qui illustre la capacité (ou incapacité) à couvrir les dépenses du quotidien,
- et l’intensité de la pauvreté, qui permet d’apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloignée du seuil de pauvreté.
Ces 2 indicateurs nous semblent essentiels pour mieux appréhender les situations concrètes des Altoséquanais. Et saisir l’urgence et/ou la gravité de ces situations. Ce que vivent les gens dans leur quotidien. Est-ce qu’ils sont à 2 doigts de ne plus se loger ? Ont-ils des difficultés à se nourrir ?
Concernant les actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, au sein des services de notre département, nous ne pouvons que regretter le résultat quelque peu médiocre du fameux index d’égalité professionnelle. M. le Président, vous appréciez particulièrement comparer notre situation à celle de la Seine-Saint-Denis. Souffrez que nous nous prêtions aussi à l’exercice. Notre index d’égalité professionnelle atteint la note de 78 sur 100, quand la Seine-Saint-Denis affichait un score de 89 sur 100 l’an dernier… Et c’était même 92 sur 100 pour les Yvelines ! Sachant que le seuil minimal requis est de 75 sur 100, nous n’avons pas à nous féliciter de notre score. Comme il s’agit d’une notation entre 75 et 100, on pourrait aussi présenter cela autrement : par une échelle de notation de 25 points, entre 1 (au lieu de 75) et 25 (au lieu 100), nous donnerait donc un 3 sur 25 quand nos voisins auraient obtenu 14 sur 25 et 17 sur 25. On a envie d’écrire sur la marge de la copie : “peut mieux faire”. Et nous avons des suggestions à vous faire, par exemple, réfléchir à l’organisation des plus hauts revenus du Conseil Départemental, qui pour la deuxième année consécutive montre une prééminence des hommes (8 rémunérations sur 10).
A propos de la gestion des repas scolaires, nous savons que des efforts sont fait, mais quand même, j’assiste au CA des collèges, les associations de parents d’élèves sont furieuses et elles ont raison. Et ce rapport d’activités mentionne à peine l’existence de difficultés rencontrées depuis qu’Elior et Sodexo se partagent le marché et c’est seulement suggéré entre les lignes. En particulier, si nous retenons bien qu’en cette année 2024, “les équipes ont menés près de 1 000 visites et audits dans les 88 établissements”, nous n’avons aucun élément sur le résultat de ces visites. Et les résultats des audits ne sont jamais évoqués. On aurait bien aimé savoir quelles observations ont alors été faites à ces occasions.
D’autant plus qu’en lisant bien la partie du rapport consacrée aux cuisines centrales, qui passent de 16 établissements à 19 en 2024, on apprend qu’au final il n’y a guère de 24,8 % des denrées alimentaires servies aux élèves qui soient véritablement “bio”. Un quart seulement de composants bio dans les repas ? Nous pensons qu’avec une politique forte et engagée du département sur ces questions, nous pourrons nettement progresser sur cet effort nécessaire. Le diagnostic alimentaire (page 198) qui a été réalisé dans les HDS doit être la première étape d’un Plan alimentaire Territorial, un outil très intéressant en la matière.
On est sur la bonne voie, continuons !
Toujours concernant les collèges, – grosse surprise – nous notons que seulement 759 collégiens et collégiennes ont fait une demande de subvention pour leur carte Imagin’Air en 2024, alors qu’il y a dans les 12 000 élèves boursiers chaque année ! Ce nombre nous interroge : pourquoi ce nombre est-il aussi faible ? N’y a-t-il pas là un exemple de “non recours au droit” ? Est-ce que les élèves prennent majoritairement vélo et trottinette ? Peut-être tout simplement du fait d’une communication qui mériterait d’être plus ambitieuse ? Ou bien s’agit-il des critères retenus ou de démarches en ligne trop compliquées ?
Pour finir – et je finirai sur une note positive –
Autre sujet, L’an dernier, à propos du Rapport des Services 2023, j’étais intervenue concernant la protection des arbres dans les Hauts-de-Seine, indispensable notamment pour atténuer les conséquences du réchauffement climatique que nous subissons. Depuis vous nous avez présenté un Guide des Arbres et je note que le rapport mentionne aujourd’hui que nous avons 4 000 arbres dans les collèges et 30 000 arbres le long des routes départementales, dont 621 arbres nouvellement plantés le long des routes, 4 289 dans les parcs et 14 dans les collèges (page 93 du rapport). Ce que nous saluons. La procédure d’indemnisation en cas abattage ou d’endommagement d’un arbre nous est bienvenue et nous semble une étape importante pour protéger la nature dans un département fortement urbanisé et minéralisé comme le sont les Hauts-de-Seine.
Je vous remercie.