Pour un choc de solidarité en faveur de la jeunesse

Par Lounes Adjroud, conseiller départemental et maire adjoint à Châtillon

La crise sanitaire que nous vivons depuis maintenant un an et demi a particulièrement mis en exergue la grande précarité qui touche une partie de notre jeunesse. Ainsi, un rapport de la Fondation Abbé Pierre, publié fin janvier 2021, précise que 43 % des jeunes de 18 à 24 ans ont une situation financière qui s’est nettement dégradée :

  • Plus de 20 % d’entre eux rencontrent des difficultés à payer leur loyer ;
  • 20 % ont sollicité l’aide alimentaire, dont ¾ pour la première fois.

Si cette situation n’est pas nouvelle, plus personne ne peut fermer les yeux aujourd’hui. Comment peut-on accepter de voir les jeunes entamer leur vie adulte dans les files d’attente des distributions alimentaires ?

Le Gouvernement et sa majorité se sont opposés, en janvier et en février dernier, au Parlement, à la mise en place d’un revenu de base pour les 18-24 ans, ainsi qu’à l’ouverture de l’accès au RSA dès l’âge de 18 ans. Ce constat amer est inadmissible ; face à l’inaction de l’État et afin de pallier les carences du système social actuel, des Conseils départementaux, acteurs majeurs de la solidarité, se mobilisent.

Fin septembre le Département de Haute-Garonne a annoncé le lancement, dès 2022 et pour 18 mois, de l’expérimentation d’un revenu de base pour les 18-24 ans : 1 000 jeunes seront tirés au sort et constitueront un panel représentatif, scolarisés ou non, actifs ou demandeurs d’emploi. Ce revenu de base d’un montant maximal de 500 € par mois permettra à ses bénéficiaires de faire face à leurs principales dépenses quotidiennes : payer le loyer, se nourrir correctement, construire plus sereinement un projet de vie. Cette allocation leur sera directement versée et sera dégressive, en fonction des revenus du foyer fiscal de référence.

L’initiative portée par la Haute-Garonne doit nous inspirer et nous inciter à porter un dispositif équivalent qui réponde à l’urgence sociale qui frappe la jeunesse, terreau de notre avenir.

Notre Département, l’un des plus riches de France, a encore dégagé l’année dernière un excédent budgétaire de près 560 millions d’euros. À ce titre, il peut prendre toute sa part à la lutte contre la précarisation de la jeunesse et créer un véritable “choc de solidarité” qui permettra de sortir les jeunes de l’ornière.

Tribune publiée dans Hauts-de-Seine Magazine (novembre 2021)

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