Centres de PMI et centres de santé sexuelle (CSS) – Conventions de financement 2025
Intervention de Dominique Trichet-Allaire lors de la séance plénière du Conseil départemental des Hauts-de-Seine du 4 juillet 2025.
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est indispensable
Il y a 6 mois, à la séance de décembre, je suis intervenue notamment pour alerter sur l’importance de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle pour les jeunes des Hauts-de-Seine. En effet, les lacunes dans cette éducation sont souvent mises en lumière à travers des événements tragiques comme les violences faites aux femmes, les violences faites aux enfants (inceste), aux personnes LGBT, les suicides d’adolescentes et d’adolescents, ou plus banalement l’augmentation du sexisme.
Soutenons les associations
Alors que la baisse de subventions publiques à destination des associations œuvrant pour la santé sexuelle et reproductive est constante depuis plusieurs années, les attaques dans les médias et les réseaux sociaux contre ces associations sont de plus en plus violentes et organisées. C’est en particulier le cas pour le Mouvement pour le Planning familial, à présent financièrement exsangue et de moins en moins en capacité de remplir ses missions, même ici au sein de ce Département où il n’a pas encore perdu toutes ses subventions. Il est difficilement compréhensible de ne pas leur accorder la totalité des subventions qu’il demande à ce jour, alors même que les montants sont très raisonnables.
Nous regrettons également l’absence de possibilité de conventionner des associations en Centre de Santé sexuelle, car non, non ! elles ne feront pas doublons avec les Centre de santé sexuelle existants : malheureusement, comme je le soulignais déjà en décembre, et comme le rapport du CESE le confirme : les besoins en la matière sont immenses et justifient la multiplication des portes d’entrées à la santé sexuelle. Ainsi moins de 15% des élèves bénéficient d’éducation à la sexualité malgré l’obligation légale !
Et ce conventionnement se justifie d’autant plus que les missions ne sont pas toujours les mêmes : les associations œuvrant aussi beaucoup pour l’éducation et le suivi de publics peu enclins à se présenter dans le circuit standard de l’aide médico-sociale (je pense aux très jeunes, aux personnes en situation personnelle instable, cumulant d’autres pathologies, les femmes sans abri et sans papier, etc).
Cette exclusion des associations a un effet par ricochet sur les Centres de Santé sexuelle, qui sont alors de plus en plus sollicités pour assurer une bonne couverture territoriale. Dans beaucoup de territoires, ils sont la seule option qui reste. Nous vous demandons que soit mis sur la table une nouvelle réflexion collégiale sur leurs subventionnements. Beaucoup d’entre eux, ainsi que leurs villes de tutelles, sont en demande d’une nouvelle stratégie qui répondrait de façon plus concertée et plus dynamique à cette nouvelle donne.
La situation à Malakoff
Enfin, et très concrètement, puisque la ville de Malakoff est concernée par ce nouveau mode de calcul proposés dans cette délibération, je tiens à souligner qu’en 2024, les deux Centres de Santé sexuelle ont reçu 2779 patient·e·s (2070 et 709). 41 IVG (médicamenteuses et par aspiration) ont été réalisées. Or l’année dernière ils ont reçu, à eux 2, 74 759 € (33 834 € + 40 925 €) et cette année c’est 76 306€ (33 834 € + 42 472 €), ce qui correspond à une augmentation de 2%. On est loin des 11,5%. Je ne comprends pas.
Cette subvention est insuffisante, la mairie va devoir dépenser près 38000€ en plus pour équilibrer les comptes. Vous comprendrez donc mon mécontentement face à cette injustice que subissent les habitant⸱es du canton. J’attends donc que nous trouvions prochainement une meilleure solution, et une réelle concertation via la mission santé.
Retrouvez le compte rendu complet de la séance et les votes du groupe ICI.