Vœu de l’Assemblée Départementale

POUR GARANTIR UN ENSEIGNEMENT DE QUALITÉ À TOUS LES COLLÉGIENS DU DÉPARTEMENT

En séance plénière du Conseil départemental du vendredi 8 juillet, le groupe Ecologistes & Socialistes se joint à la majorité départementale et au groupe GCCR pour adresser un vœu au nouveau ministre de l’Education Nationale, Pap Ndiaye.

Ce vœu, qui appelle à garantir pour tous les collégiens du département un environnement et des conditions d’apprentissage adéquats, fait écho à celui présenté conjointement par notre groupe et le groupe GCCR lors de réunion plénière du Conseil Départemental du 18 février 2022 ainsi qu’à l’intervention de Najib Benarafa lors de la réunion de la CDEN du même mois.

Voici l’intervention de Joaquim Timoteo au nom du groupe, avant le vote du vœu :

Je voudrais tout d’abord remercier Madame Leandri pour la teneur du vœu qu’elle vient de nous présenter qui rejoint dans ces grandes lignes le vœu conjoint que les groupes d’opposition avait proposé en février dernier mais que la majorité avait refusé de soutenir.

Dommage que nous ayons attendu si longtemps pour converger car une bonne partie des arbitrages ont déjà été rendus mais je salue tout de même cette convergence sur un sujet aussi essentiel que celui d’un enseignement de qualité pour tous les collégiens et toutes les collégiennes de notre département et des nécessaires moyens humains et financiers pour atteindre cet objectif.

Notre groupe partage pleinement les constats qui viennent d’être faits.

Nous avons toutes et tous été témoins de la dégradation progressive que subit l’institution scolaire frappées par les réformes indignes portées par le Ministre Blanquer (qui finalement ne rêvait que d’une chose : finir l’entreprise de libéralisation de l’école qu’il avait entreprise sous l’ère Sarkozy).

On en voit aujourd’hui le résultat dans nos collèges et plus largement dans l’ensemble du système éducatif, de la maternelle à l’université.

Dans les conseils d’administration des collèges où nous siégeons ou à l’occasion des nombreuses interpellations directes des familles, nous sommes toutes et tous été témoins des baisses incompréhensibles des Dotations Horaires attribuées pour la rentrée aux collèges de notre département, notamment ceux situés en Réseau d’éducation Prioritaire.

Comment assurer l’égalité républicaine quand de telles inégalités s’organisent et conditionnent l’avenir de tant de collégiens ?

Témoins nous les sommes également de toutes ces heures de cours non assurées du fait du non-remplacement d’enseignants absents.

Une situation « générale » sur l’ensemble du département où un récent recensement assuré par la FCPE pointait plus de 4 800 heures de cours non remplacées depuis septembre (évidemment un chiffre certainement très largement sous-évalué).

Dans mon canton par exemple, au collège Paul Bert à Malakoff ce sont en moyenne entre 140 et 150 heures de cours qui ont été perdues par classe depuis la rentrée scolaire de septembre 2021 !

Des exemples nous en avons toutes et tous et cela ne peut plus durer.

Mais nous ne pouvons taire notre inquiétude en matière de recrutement quand dans les Hauts-de-Seine, ce sont seulement 424 admis qui sont reçus au concours pour 1 430 postes à pourvoir.

Ce ne sont pas les opérations de job dating destinées au recrutement de contractuels qui peuvent pallier des difficultés de recrutement. (500 postes d’enseignants non-titulaires à pouvoir dans le département).

L’Etat doit agir pour que la situation revienne à la normale et qu’on stoppe ces inégalités qui percutent les chances de réussite de tous les élèves. Ceci est aussi vrai pour les élèves en situation de handicap pour lesquels les moyens offerts pour leur accompagnement sont aussi plus que fragiles (rappelons nous la situation des AESH).

Il y a bien sûr à travailler sur la revalorisation du métier d’enseignant pour le rendre plus attractif ; des efforts à faire du côté de la rémunération sans doute car je rappelle que notre pays se positionne laborieusement au 21ème rang de pays de l’OCDE sur ce point. Certes l’attractivité du métier ne peut se résumer à la seule rémunération mais  elle compte quand même… Des efforts à faire également pour une meilleure reconnaissance sociale du métier parce que les enseignants ne peuvent pas être tout à la fois enseignants, assistants sociaux, conseillers d’éducation, conseillers d’orientation, animateurs et que sais-je encore…

Il faut donc dès la rentrée prochaine des enseignants en nombre, des enseignant formés, des enseignants reconnus pour ce qu’ils sont, et des moyens suffisants et adaptés pour la réussite de chaque élève. C’est le devoir de l’Etat et il doit le remplir. C’est ce que propose en substance ce vœu. Nous sommes tous d’accord sur ces points. C’est pourquoi nous voterons ce vœu.

Pour finir, puisque nous parlons ici de moyens pour la réussite des élèves, je ne voudrais pas que l’on oublie les 800 élèves qui à ce jour sont encore sans affectation pour moitié en seconde générale et technologique et pour moitié en seconde professionnelle.

Il ne s’agit pas ici de s’immiscer dans les affaires régionales bien qu’il y aurait beaucoup de choses à dire aussi sur le plan scolaire mais simplement de ne pas oublier la situation de ceux qui étaient encore jusqu’à hier les collégiens de nos établissements altoséquanais.

Nous avons aussi le devoir de les accompagner et de ne pas les laisser tomber et j’espère que nous saurons trouver aussi des convergences sur ce point-là pour les aider.

Intervention de Joaquim Timoteo préalable au vote du voeu inter-groupes sur la DHG des collèges des Hauts-de-Seine pour l’année scolaire 2022-2023

Vous aimerez aussi...

Pin It on Pinterest