Rapport égalité femmes-hommes pour les services du département et dans les territoires des Hauts-de-Seine

Intervention de Dominique Trichet-Allaire lors de la séance plénière du vendredi 5 décembre 2025 du Conseil départemental des Hauts-de-Seine.

M. Le président,

Avant tout, je tiens à remercier les services du département pour le travail qu’ils et elles accomplissent : le rapport sur l’égalité femmes-hommes 2024 est une fois très complet et permet de dresser un portrait détaillé des inégalités entre hommes et femmes, à la fois dans le département et parmi les équipes du conseil départemental.

Je remarque d’ailleurs qu’il permet de se rendre compte des différences d’usage entre femmes et hommes dans nos espaces publics et dans nos organisations. Ainsi, on y apprend que ce sont encore majoritairement les femmes qui empruntent le métro pour se rendre sur leur lieu de travail dans les Hauts-de-Seine, et majoritairement les hommes qui utilisent leur propre voiture pour se rendre sur le leur. Bref on est encore dans les clichés. Et par ailleurs, seulement un cycliste sur trois est une femme ! Il y a encore à faire !

Je tiens à féliciter le département pour l’augmentation de son index égalité professionnelle, qui passe d’un score de 78% en 2023 à 89% en 2024, rattrapant ainsi le Département de Seine-Saint-Denis. On notera toutefois que parmi les 10 plus grandes rémunérations, il y a toujours 8 hommes et seulement 2 femmes. L’argent, le nerf de la guerre !

Mais au-delà de ces données plutôt rassurantes et satisfaisantes, je souhaitais profiter de cette intervention pour alerter sur une problématique particulièrement grave et délicate, un peu plus d’une semaine après la journée du 25 novembre, Journée internationale contre les violences faites aux femmes : celle des féminicides.

Au 1er décembre 2025, le collectif Nous Toutes dénombre 155 féminicides en France, c’était 141 en 2024 et 136 en 2023. Chaque année, ce nombre augmente donc, malgré la prise de conscience et les changements que l’on observe enfin dans plusieurs pans de la société française.

Il y a 2 semaines, Malakoff a été frappé par un drame : un jeune homme de 23 ans a poignardé, de plusieurs coups de couteau son ex-compagne, Inès Lara, âgée d’à peine 21 ans et qui venait récupérer ses affaires chez lui après leur séparation. En pleine après-midi, alors que la mère de l’auteur était présente. La jeune femme est morte dans les heures qui ont suivi. Le jeune homme était connu de beaucoup enfants de notre ville, en tant qu’entraîneur à la section Football de l’Union Sportive Municipale de Malakoff. C’est un choc.

Les 2 jeunes gens avaient été vus dans l’après-midi un peu plus tôt en train de discuter ensemble, calmement, dans les escaliers. Que s’est-il passé pour que ce jeune homme passe à l’acte ? Comment, à un moment, ce jeune homme s’est autorisé, a fait le choix, de prendre un grand couteau et de frapper au point de donner la mort ? Comment est-ce possible ?

Une politique d’éducation des garçons et des hommes pour l’égalité femmes -hommes, et pour la liberté des femmes est aussi importante que les politiques de prévention et de protection des femmes. C’est la 2è jambe indispensable pour avancer vers l’égalité. Il nous faut agir auprès des garçons et des hommes, pour qu’ils comprennent et respectent le consentement des femmes et pour qu’ils acceptent la frustration en découlant. Et même quand cela vient d’une femme.

Notre département n’est pas épargné par ce fléau que représentent les meurtres de femmes, seulement parce qu’elles sont femmes et qu’elles entendent exercer leur liberté.

C’est pour cela que nous sommes très attaché·es à la mise en place d’actions auprès des garçons notamment via les interventions dans les collèges avec le dispositif « Toutes culottées » : serait-il possible de donner à cette occasion aux garçons une bande dessinée sur le consentement ?

Je vous remercie.

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