Rapport d’observations définitives de la Chambre Régionale des Comptes IDF sur gestion projet réaménagement stade Yves-du-Manoir

Intervention de Najib Benarafa lors de la séance publique du Conseil départemental des Hauts-de-Seine du 17 octobre 2025.

Tout d’abord félicitations pour votre gestion de la rénovation du Stade Yves du Manoir, c’est assez rare de recevoir si peu de critique d’un rapport de la Cour des Comptes. Le rapport souligne l’engagement économique du Département dans la politique sportive mais aussi son engagement écologique dans la construction, la gestion du chantier et la durabilité de son fonctionnement, et c’est très positif.

En revanche, suite à la demande, déposée par le Racing 92 Rugby, de la réalisation de travaux d’adaptation de la tribune historique et des vestiaires ; de construction de nouvelles tribunes, de construction d’une « bodega » et d’un salon privatif, j’ai pu lire dans le rapport que le principe d’une occupation constitutive de droits réels avait été retenue par le département plutôt que celui d’une concession de service public.

Cela signifie que le futur titulaire de ce titre, en l’occurrence le propriétaire du Racing 92 possèdera un droit réel sur les ouvrages, constructions et installations de caractère immobilier et que le Département ne pourra pas intervenir ou mettre son veto même si ces nouveaux édifices ne sont pas la hauteur de l’investissement écologique du Département sur le stade Yves du Manoir.

Je lis qu’au 1er septembre 2025, le département n’a pas délivré d’autorisation d’occupation temporaire (AOT) au Racing 92. Est-ce que depuis il y a eu un accord entre le département et le RC 92 sur son contenu ?

Si nous posons beaucoup de questions avec ma collègue Mme Barthelemy Ruiz, c’est parce que nous ne sommes pas conviés aux tractations sur les biens départementaux qui se passent sur notre territoire. Certes nous ne sommes pas dans la majorité de cette assemblée, mais nous avons gagné l’élection départementale de notre canton et nous sommes donc les représentants légitimes des altoséquanais de ce district.

Aussi si vous pouviez impliquer davantage les conseillers départementaux de l’opposition quand vous intervenez dans leur canton d’élu, nous vous en serions reconnaissants et peut-être que les altoséquanais en ressortiraient gagnants aussi.

Parce que si le Racing 92 Rugby est très bien implanté à Colombes et que les supporters sont ravis que le club renoue avec ses racines, en revanche les licenciés, les bénévoles, les amoureux du club de la section football qui reste le sport collectif le plus populaire à Colombes, se sentent un peu délaissés.

La section foot compte pourtant 1350 licenciés, quand le rugby n’en compte que 220.

Je suis au courant du fort soutien économique du 92 pour le football, mais d’un point de vue infrastructures, le football est le grand perdant des rénovations du complexe. Les conditions d’exercice du football se sont fortement dégradées. Destruction du stade Lucien Choine, un stade âgé de 140 ans, qui était l’annexe officielle du Stade Yves-du-Manoir et qui a été le terrain d’entraînement des Puskas, Yachine, du Matra Racing de Fernandez et Littbarsky et toutes les équipes de jeunes. Moins de terrains de football, et plus aucune tribune pour le football. Alors qu’en U17 et U19 nationaux, ont accueilli des clubs comme le PSG, le LOSC, le RC Lens, et les ont parfois battus.  Pas de club house non plus pour le foot et les accompagnants des enfants qui aimeraient se retrouver à l’abri.

Et des engagements flous, lors des premières réunions publiques présentant le projet de Mr Lorenzetti, le football devait partager le stade avec le rugby afin de soutenir les ambitions de professionnalisation de l’équipe première, mais visiblement cela n’en prend pas le chemin.

L’idée n’est pas d’opposer le rugby au football, car je suis, comme mon collègue Daniel Courtes, un amoureux de tous les sports, mais de faire en sorte que des infrastructures puissent être partagées en bonne intelligence, surtout dans un quartier populaire où le sport doit plutôt rassembler que diviser.

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