On a tous à gagner à une agriculture de qualité
Tribune d’Astrid Brobecker parue dans le numéro 93 de mars-avril 2024 de Hauts-de-Seine Magazine.
L’actualité autour de la révolte des agriculteurs pose la question de ce que nous consommons.
Les agriculteurs ont des problèmes de revenus, de surendettement, 200 exploitations disparaissent chaque semaine, entre un et deux paysans se suicident chaque jour… Parallèlement, les habitants ne mangent pas tous des produits de qualité. La demande d’une alimentation et d’une agriculture de proximité y compris en Ile-de-France, est là. Côté cantines des collèges, élèves et parents d’élèves se plaignent de la qualité des repas. 23 000 repas sont servis quotidiennement dans les cantines, soit 3 000 000 sur une année scolaire.
Nous souhaitons que le Conseil départemental s’engage dans un Plan Alimentaire Territorial (PAT), prévu par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF) du 13 octobre 2014, afin de proposer une alimentation accessible à tous, respectueuse de l’environnement et rémunératrice pour les agriculteurs. Ce PAT conforterait une offre alimentaire territoriale de qualité, utiliserait le levier de la commande publique en restauration collective, structurerait des filières de proximité et favoriserait l’accès des publics fragiles à une alimentation de qualité.
Des « parcours alimentation » pourraient être construits dans les classes de collèges afin de mieux comprendre le système alimentaire, les ressources et acteurs de la boucle alimentaire, pour mettre en œuvre des projets d’alimentation plus durable et réduire le gaspillage alimentaire.
D’autres départements se dotent de plateformes de transformation des produits agricoles locaux. Une plateforme de ce type permettrait d’approvisionner les collèges de notre département et ainsi, les collégiens pourraient bénéficier de produits essentiellement locaux, frais et de saison, souvent issus de l’agriculture biologique.
Au croisement de l’éducation, de la santé, de la biodiversité, de la lutte contre le réchauffement climatique, le Département doit se mobiliser pour structurer les échanges entre acheteurs de la restauration collective et fournisseurs, afin de développer une alimentation saine et de qualité, et permettre un revenu décent pour les agriculteurs.