Le droit à un logement décent doit être notre cap  

Tribune de Lounes Adjroud parue dans le Hauts-de-Seine Magazine de septembre 2022.

La crise sanitaire et les confinements ont confirmé à quel point le logement est une préoccupation majeure. Beaucoup émettent le souhait d’avoir enfin leur logement, ou d’en changer, non pour des raisons de confort, mais par nécessité (accessibilité, isolation, salubrité…).  

Le logement social n’y échappe pas. Sa rareté, notamment dans les Hauts-de-Seine, et parfois sa vétusté, génèrent de la frustration et même un profond sentiment d’injustice. Sur notre territoire, où l’offre est extrêmement disparate et inégale selon les villes (6,5% à Neuilly-sur-Seine contre 67,7% à Gennevilliers), l’effort doit être mieux réparti afin d’éviter la concentration de difficultés sociales sur une même zone géographique et permettre à chacune et à chacun de trouver un logement décent pour un loyer raisonnable à proximité de son lieu de travail. L’éloignement forcé de nos villes, des « premiers de corvée », celles et ceux que l’on a tant aimé applaudir durant la crise, n’est pas une fatalité. Pour l’éviter, il faut donc que les Maires des villes en carence sévère cessent leur stratégie de blocage lorsqu’il s’agit de la construction de nouveaux logements sociaux.  

Le droit à un logement décent doit être le cap de nos politiques publiques en la matière. C’est pour cette raison qu’en opposition constructive, nous saluons la mise en place du dispositif départemental « Quartiers d’avenir » visant à favoriser le renouvellement urbain et la requalification des quartiers. Cependant, il faut maintenant que cela soit suivi d’effets. Les collectivités et bailleurs sociaux doivent s’en saisir afin d’améliorer en profondeur l’habitat social et favoriser la mixité sociale dans chaque bâtiment construit ou rénové à l’aide d’argent public.  
 
Cette mixité pourrait également se matérialiser par la création de logements réservés aux jeunes enseignants, favorisant ainsi l’attractivité de certains territoires. Enfin, l’enjeu climatique commande que l’action publique, en termes de logement, soit complètement tournée vers la rénovation du bâti existant afin d’en améliorer l’empreinte énergétique, et que la construction de nouveaux bâtiments privilégie les meilleures performances environnementales. En cela, les acteurs publics ont une responsabilité immense qu’ils ne peuvent pas contourner. 

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