Intervention sur le rapport d’activité des services 2021

Intervention rédigée par Joaquim Timoteo et lue par Dominique Trichet-Allaire lors de la séance plénière du vendredi 14 octobre 2021.

Avant d’aborder quelques points plus particuliers, deux remarques liminaires : 

  • D’abord , au nom du groupe Ecologistes & Socialistes, je tenais à remercier les services et l’ensemble des agents pour leur action au cours de l’année passée. Le service public est plus que jamais, en ces temps de crise, un levier indispensable au bien-être des Alto-séquanais·es, afin de leur garantir des conditions de vie dignes et des perspectives d’avenir justes et équitables. Avec les moyens qui leur sont alloués et dans le cadre de conditions de travail qui peuvent quelquefois être tendues (voire très tendues), les agents du département ont œuvré de façon exemplaire, au service de la collectivité et des habitants du département. Merci à elles et à eux !! 
  • J’ajouterai ensuite une remarque générale sur la forme du rapport tel qu’il nous est présenté cette année, en prenant note de sa rédaction bien plus complète et descriptive sur l’ensemble des pôles que celui présenté l’an dernier. Vous en conviendrez : il est toujours mieux d’avoir un échange sur un rapport documenté et complet plutôt que sur un document de communication comme l’an dernier. 

Quelques éléments maintenant sur la manière dont est restitués l’activité des services ; je ne reviendrai sur chacun des pôles mais permettez d’en pointer quelques-uns 

  1. Sur le volet protection de l’enfance et la jeunesse vulnérable 

Nous prenons acte de la manière dont est retraduit dans le rapport, le virage effectué ou tout du moins l’amélioration souhaitée par le département de son intervention dans le domaine de la protection de l’enfance et des jeunes vulnérables. 

La meilleure visibilité des relations avec les différents partenaires du champ est la bienvenue, la mise en lumière de la gouvernance quadripartite avec le Tribunal pour enfants, le Parquet et la Protection Judiciaire de la Jeunesse, dans le cadre de l’accompagnement des enfants protégés en est un exemple intéressant. Cela permet un suivi plus cohérent de ce public particulièrement vulnérable. Nous notons avec intérêt l’apparition ou plutôt de la résurrection de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, outil d’observation trop rarement évoqué par le passé dans les rapports d’activité (et pour cause, vu son inactivité). Si sa réactivation est effective, cela sera de nature aussi à mieux caractériser et repérer les enfants en danger. Nous ne pouvons qu’encourager le Département à poursuivre dans cette voie. 

Pour poursuivre sur la protection de l’enfance, l’effort à destination des fratries est à noter. Mais on ne peut que regretter qu’aucun passage ne soit consacré spécifiquement aux jeunes majeurs (contrats jeunes majeurs) et aux mesures d’accompagnement qui leur seraient destinées. 

Enfin, plus largement sur ces questions de fragilité et de vulnérabilité de la jeunesse, nous saluons les actions de prévention que le Département a pu mener sur le terrain de la lutte contre la prostitution des jeunes avec la mobilisation du secteur associatif qu’il faut mieux soutenir (je pense notamment aux clubs de prévention) et celle complémentaire des médiateurs dans les collèges,  

Concernant la prévention, je souhaiterai attirer votre attention sur un aspect qui mériterait d’être creusé au sortir notamment de la crise sanitaire. Ce point est celui de la santé mentale des jeunes et de leur accompagnement en conséquence. Les dernières données issues du ministère de la santé confirment en effet une explosion des cas de syndromes dépressifs chez les 15-24 ans (en 2020 et 2021), et en particulier chez les adolescentes et les jeunes femmes, dont presque une sur quatre était concernée par un syndrome dépressif et pour lesquelles le nombre de passage à l’acte (tentatives de suicide) est alarmant. Tout ceci constitue des éléments à prendre en compte dans l’action des services sociaux du département même s’ils ne sont pas seuls à devoir intervenir sur cette question. 

  1. Sur les autres publics en charge du Département 

Pas d’intérêt à revenir dans le détail sur les différentes allocations obligatoires même si on peut s’interroger sur le niveau de non-recours à certaines d’entre elles. 

Au passage, nous pointons pour les personnes âgées la faiblesse du nombre de personnes bénéficiaires de l’aide-ménagère (seulement 850 personnes). C’est assez étonnant… 

Sur le volet du handicap, des éléments un peu plus étoffés auraient pu être donnés sur le service de transport PAM qui paraît très sous-utilisé à en voir l’usage (à peine 720 personnes) ; il y aurait à s’interroger sur la cherté et l’efficacité du dispositif  

Mais surtout, nous notons le peu de pages consacrées à l’accompagnement des personnes âgées tout comme des pages consacrées à l’accompagnement des personnes vers l’emploi. On aurait aimé trouver dans le rapport quelques résultats de l’action du Département à destination de ces populations plutôt que des généralités sur les axes stratégiques du PDI (programme départemental d’insertion) mais force est de constater qu’il n’y a pas grand-chose.  

Mais cette invisibilité de l’action départementale n’est que le résultat de l’ “agencification” que vous avez faite de ces 2 pans de l’action sociale. Maintenant pour ces secteurs les choses se passent ailleurs (au sein d de l’agence interdépartementale de l’autonomie et agence interdépartementale d’insertion) et c’est bien dommage puisque l’on est quand même dans des domaines de compétences obligatoires ! 

Je terminerai par une dernière remarque sous forme de proposition pour donner un peu de perspective : je pense qu’il serait tout à fait utile que ce rapport des services nous soit présenté au moment du débat sur le Compte administratif. Cela donnerait une certaine épaisseur aux échanges que nous pouvons avoir à cette occasion-là en mettant en regard un budget exécuté et l’activité des services. 

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