Insertion – GIP ActivitY’ – avenant convention partenariat 2021-2023
Intervention de Mme Dominique TRICHET-ALLAIRE en séance publique du Conseil Départemental du 8 avril 2022.
Cette délibération nous présente les actions que le département propose pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active.
La bonne nouvelle, c’est que nous échappons ici à une proposition qui serait complétement déconnectée de la réalité de faire travailler « 15 à 20h par semaine les bénéficiaires du RSA via du travail d’intérêt général ».
Non, nous pouvons constater des actions pour favoriser le retour à l’emploi avec, je cite « des parcours élaborés en prenant en compte les besoins en main d’œuvre des entreprises et des collectivités et, plus largement, les besoins de compétences des filières présentes sur les deux territoires ». Faire correspondre des besoins de recrutement à l’offre de main d’œuvre de demandeurs d’emploi, ça me va. Mais il ne faudrait pas oublier les caractéristiques des publics dont nous parlons. Il faut partir des gens.
Or, les gens, ce sont des bénéficiaires du RSA. Quand on est bénéficiaire du RSA, c’est avant tout d’accompagnement pour lever les freins sociaux dont on a besoin. Ce n’est pas par hasard qu’on se retrouve au RSA, ce n’est pas parce qu’on ne veut plus travailler, non. C’est parce qu’on ne peut plus travailler. Et les raisons de ces incapacités sont multiples, les chemins des bénéficiaires du RSA sont tortueux et diversifiés.
Près de 25% des bénéficiaires du RSA ont comme principal frein la santé ! Des gens qui se battent contre un cancer, ou une invalidité causée par un travail manuel mais qui ont un taux d’invalidité trop faible pour bénéficier de l’AAH. Typiquement, c’est la personne qui fait le ménage a qui on demande de déplacer des meubles et qui se bousille les vertèbres.
Les principaux éléments déclencheurs dans une situation de précarité d’un bénéficiaire du RSA sont :
- des ruptures de parcours économique « à la suite d’un licenciement, d’échecs professionnels, d’un dépôt de bilan ou de démonétisation de leurs capacités professionnelles »
- une rupture psychologique suite à une séparation, un divorce ou une dépression,
- Les trajectoires de migration de personnes souvent diplômées et qualifiées qui ont changé de région et qui se retrouvent isolées.
Ces personnes-là, ce n’est pas d’une formation qualifiante dont elles ont besoin, mais d’un accompagnement social avant tout. D’ailleurs la prestation d’obtention du permis de conduire, de modes de garde ou le financement de structure de l’IAE vont dans ce sens.
Par contre le groupe Ecologistes & Socialistes regrette de ne rien voir en direction de la santé et du logement, qui sont des freins très importants dans le retour à l’emploi.
Enfin, j’ai voulu aller voir, concrètement, comment ça se passe pour un bénéficiaire du RSA, où est-il accueilli, qui le reçoit et quand ? Car comme vous avez pu le comprendre, l’approche humaine est essentielle pour un accompagnement efficace vers une sortie positive du RSA. Et là, rassurez-moi, car je n’ai vu … qu’une plateforme numérique ! Est-ce via les partenaires : Pôle emploi, la Caisse d’allocations familiales, la Communauté urbaine Grand Paris Seine-et-Oise, Saint Quentin-en-Yvelines, qu’ils sont accueillis ?