Fin de l’adhésion du département à deux organismes extérieurs – OREE ET RTES

Un article de Najib BENARAFA, suivant le vote de la délibération 25.188 en Commission permanente du 22 septembre 2025.

La majorité départementale veut mettre fin à l’adhésion à deux associations environnementales, l’OREE et le RTES pour, je cite « rationaliser les dépenses du Département » (on parle seulement de 10 000€ pourtant) et parce que, je cite toujours, « les missions ne sont plus en adéquation avec les besoins du Département »

Je rappelle que les principales missions de ces 2 organismes sont : 

  1. Biodiversité et économie, ou comment intégrer la biodiversité dans la stratégie des organisations ;
  1. Économie circulaire recouvrant les équipements (économie de la fonctionnalité, écoconception), les filières (recyclage/valorisation) et les territoires (écologie industrielle et territoriale) ;
  1. Economie Sociale et Solidaire. 

Si la majorité pense que ces missions ne sont plus en adéquation avec le Département, c’est triste. 

Surtout que ces organismes sont très actifs. Ils favorisent la co-construction et le partage d’expériences entre leurs adhérents. Ils font émerger des solutions concrètes, des axes de réflexion ainsi que des recommandations sur chacune de leurs priorités. Pour vous donner un exemple, l’association ORFEE vient de publier un guide accessible à tous sur l’économie circulaire et le numérique. Cela ne concerne pas le Département ? 

RTES, lui, vient de produire aussi un guide intitulé « Faciliter l’installation en agriculture durable avec l’ESS : leviers pour les collectivités » à l’adresse de tous les Départements qui voudraient à terme maîtriser les produits servis dans les cantines des collèges, sans être dépendants de l’inflation des aliments, laquelle sera galopante avec un climat aussi instable. 

Ce que notre groupe veut dire c’est que ces associations sont non seulement utiles mais aussi très actives et donc très rentables par rapport à ce qu’elles coûtent au Département. Ce qui nous amène à conclure que ce choix est idéologique. Ce serait un tournant inquiétant. 

Jusqu’à maintenant, la politique départementale avait amorcé un profond changement écologique, comparée à la mandature précédente. Et cela était courageux, quand la majorité des groupes de droite en Ile-de-France, à l’Assemblé Nationale ou au Sénat, a affiché une détermination commune, avec le Rassemblement National  : s’affranchir de toute règlementation environnementale, voter la Loi Duplomb ou un moratoire contre les énergies renouvelables, tout en affichant une volonté de dissoudre les agences environnementales comme l’Ademe ou l’Office Français de la Biodiversité. 

En juillet dernier, le président et de la coprésidente de la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) d’Île-de-France, des experts qui fournissaient des avis éclairés sur les conséquences environnementales de certains projets (datacenters, nouveaux quartiers, zones commerciales, projets routiers, etc.) ont démissionné, car la préfecture d’Île-de-France ne garantissait plus leur indépendance. A la rentrée, 4 autres experts membres associés de la MRAE ont appris qu’ils n’avaient pas été reconduits et les autres membres ont alors démissionné en solidarité. Bref, c’est la quasi-totalité de l’autorité environnementale indépendante régionale qui a été dissoute.  

J’évoque tout cela pour souligner combien, dans ce contexte qui revient à s’affranchir de toute surveillance ou réglementation environnementales, cette décision de ne plus adhérer à ces organismes est un très mauvais signal pour la protection de notre écosystème et donc pour la santé des Altoséquanais, car au final c’est de cela qu’il s’agit. C’est pourquoi nous avons voté contre cette délibération.  

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