Egalité femmes-hommes et politique de soutien aux associations

Intervention de Dominique Trichet-Allaire lors de la séance plénière du conseil départemental du 16 décembre 2022.

Intervention de Dominique Trichet-Allaire pendant la séance du 16 décembre 2022 du conseil départemental © Grégory Gutierez

Monsieur le Président, chers et chères collègues,

Avant tout, merci aux services du département pour ce rapport très clair et très transparent sur l’égalité femmes-hommes au sein des équipes. Il faut bien le reconnaitre, le travail réalisé par le conseil départemental en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes est remarquable.

Je souhaite tout de même revenir sur deux points et un élément assez structurant pour concrétiser cette exigence d’égalité.

Tout d’abord, sur la politique RH du département, les chiffres indiquent bien les inégalités existantes, mais qui ne sont malheureusement pas exceptionnelles et pas non plus spécifiques au conseil départemental. De plus le conseil met en place des mesures correctives intéressantes – je pense notamment aux mesures pour encourager la mixité des filières – et ce n’est pas simple car les stéréotypes sur les métiers de la filière médico-sociale ont, hélas, la peau dure.

En revanche, le rapport souligne bien la tendance qu’ont les femmes à ne pas autant négocier leur salaire à l’embauche, ce qui se retrouve dans nombre de structures. Une suggestion pour y pallier, comme cela se fait dans certaines organisations : les managers peuvent tout à fait inciter leurs collaboratrices femmes à négocier leurs salaires afin de pallier ces écarts !

Sur la politique externe du département, beaucoup de choses sont faites, on ne peut là encore que le reconnaitre. Mais l’égalité doit être constamment travaillée et retravaillée, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, tel Sisyphe qui pousse son rocher.

Concernant les politiques de soutien aux associations, il serait intéressant de connaitre la part d’associations départementales qui ont des femmes à leur présidence. Rien que pour les associations de l’économie social et solidaire par exemple, le CRESS indique que les présidences, souvent rémunérées, sont occupées à seulement 28% par des femmes ! C’est beaucoup trop faible… Pour les associations qui bénéficient de subventions de notre part, donc de l’argent public, ne serait-il pas possible de demander ces chiffres et de conditionner les subventions à un effort de féminisation de leurs présidences ?

Il existe par ailleurs, depuis 2014 (et mis à jour en 2016) un outil de diagnostic-parité particulièrement intéressant, à destination des associations, et c’est peut-être quelque chose que nous pouvons importer au niveau départemental auprès des associations subventionnées.

Autre exemple de bonne pratique, le Rapport du Conseil Supérieur de l’ESS 2021-2024 sur l’égalité femmes-hommes dans ce secteur. Ce rapport s’articule sur quatre leviers d’action pour avancer concrètement :

  1. Répondre aux défis genrés issus de la crise sanitaire actuelle ;
  2. Accompagner l’éducation et la sensibilisation aux stéréotypes de sexe dès le plus jeune âge et tout au long de la vie ;
  3. Favoriser la mixité des métiers de l’ESS et la qualité de vie au travail pour les femmes et les hommes ;
  4. Mettre en place les conditions d’un égal accès au pouvoir et à une gouvernance équilibrée au sein des structures et réseaux.

Enfin, et j’en finirai par là, pour nous aider à pousser notre rocher, voici un outil dont le conseil départemental pourrait se saisir pour continuer à valoriser et développer l’ensemble de ses politiques d’égalité : la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, portée par le conseil des communes et régions d’Europe (CCRE). Cette charte est un véritable guide qui balaie toutes les politiques menées par les collectivités territoriales. En la signant, le département pourrait bénéficier a minima de la valorisation de ses actions par l’AFCCRE.

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